Bonjour à tous !
Lorsque j’ai vu ce roman de la rentrée littéraire dans le catalogue des éditions Belfond, j’ai immédiatement craqué. Et quelle magnifique surprise ! Merci beaucoup à l’éditeur pour ce superbe envoi.
C’est l’histoire vraie d’un garçon qui a grandi à Berkeley Californie pendant les années soixante et soixante-dix, incapable de s’identifier à la réalité et pour ça étiqueté schizophrène paranoïaque psychotique pendant le reste de sa vie ; En 2009, Sandy Allen reçoit une grande enveloppe de papier kraft. À l’intérieur, l’autobiographie de son oncle Bob. Dans la famille, tout le monde le trouve étrange, certains diraient même fou, et c’est pourtant Sandy qu’il a choisie pour réécrire son histoire. Et Sandy de plonger dans la vie d’un gamin fan de Jimi Hendrix, enfant des sixties, dont l’existence bascule un jour de 1970, alors qu’il est enfermé dans un hôpital psychiatrique, tenu à l’isolement, soumis à un cocktail narcotique de choc et déclaré schizophrène.
À la manière de Maggie Nelson avec Les Argonautes, Sandy Allen bouscule les frontières de la biographie, de l’essai ou encore de la fiction, et nous entraîne dans l’histoire renversante d’un homme hors du commun. Étoffant son récit de croustillantes anecdotes familiales et d’une étude passionnante de la psychiatrie à travers les âges, Sandy Allen signe une œuvre audacieuse, sensible, intelligente, et donne enfin une voix à ceux qui vivent dans d’insaisissables paradis.
Quand je vois des livres qui ont comme sujet les maladies psychiatriques ou les troubles de la personnalité, je suis souvent intéressée. En effet, quand ces thématiques trouvent un auteur pour leur donner une voix, je sais que je vais être touchée. Et c’est absolument le cas pour Un insaisissable Paradis. Ce n’est pas un roman, je pense qu’il est préférable de le dire d’emblée. C’est une biographie accompagnée d’un essai. Mais le texte est si équilibré qu’on ne s’en rend absolument pas compte. Nous alternons entre le récit de Bob, retravaillé par sa nièce Sandy Allen pour des raisons éditoriale, et l’analyse de l’auteur pour bien comprendre la vie de son oncle. Cette façon de faire est particulière, mais en réalité, j’étais complètement captivée par cette technique.
D’une part, nous avons le récit de Bob, bien qu’il soit rédigé à la troisième personne. C’est lui qui a donné ses mémoires à sa nièce, afin qu’iel les publie un jour. Bob a quitté l’école assez jeune, et ne voyait plus très bien lors de la rédaction de son autobiographie, ce qui fait qu’il lui a donné un texte écrit en ENTIÈREMENT EN MAJUSCULES et comme il avait quitté l’école jeune, il était assez décousue et comptait pas mal de fautes. C’est pour cela que Sandy est repassé derrière pour la mise en forme. Et très tôt dans sa vie, oncle Bob a été diagnostiqué schizophrène, ce qui rend ce livre spécial. En effet, rares sont ceux qui donnent un espace de parole aux personnes atteintes des troubles psychiatriques sous cette forme. J’étais captivée par ce récit, et par la vie de Bob, que ce soit par les choses qu’il a vécu, tant que par le regard qu’il posait sur son environnement et sa perception des choses qui lui arrivaient.
« Même s’il avait l’air de guérir, même quand il jouait du piano, buvait du café ou fumait sur le patio, ce n’était pas la réalité. Il ne disait rien à personne, mais chaque jour, toute la journée, il se concentrait seulement pour oublier cette sensation qui était, il le savait, la plus belle de l’univers. »
D’autre part, Sandy Allen nous livre son analyse du texte et de la maladie de son oncle. Déjà, iel nous livre de façon très fluide son point de vue sur ce qu’iel a lu pendant 10 ans au sujet de cette pathologie. Iel ne donne aucun diagnostique, ne se place pas en médecin ou en juge face aux années qu’à passés Bob en thérapie. Ce qui est intéressant, c’est qu’iel est allé interroger les membres de la famille, notamment les parents de Bob, ses sœurs et ses ami.e.s pour vérifier les faits, et tenter de comprendre son récit. Mais ce que j’ai tout particulièrement apprécié, c’est qu’iel parle avec respect et tendresse du manuscrit de cet oncle trop peu connu. Au point que j’en étais émue aux larmes lorsque j’ai terminé la conclusion.
Un insaisissable paradis est un coup de cœur, ce qui ne m’était arrivé dans ce genre. Sandy Allen aborde avec justesse, respect et tendresse la vie de son oncle Bob, et donne la parole à une personne atteinte d’une pathologie psychiatrique comme je ne l’avais jamais lu auparavant. Magnifique.
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Ca a l’air intéressant !!
Il est vraiment super !
Il est vrai que le sujet est extrêmement intéressant, d’autant plus avec un tel point de vue, je serai très curieuse de m’y plonger !
Carrément, il est hyper enrichissant !
C’est original comme traitement !
Mais carrément ! J’ai vraiment adoré la façon de proceder 🙂
Je suis vraiment heureuse que ce soit un coup de cœur pour toi. Cela m’a l’air franchement intéressant comme livre.
Il l’est, je ne peux vraiment que le recommander !
Je ne l’ai pas choisi celui ci ^^
Mais je regrette maintenant… Merci pour ce sublime avis ♥
Dommage, mais souvent sur ton blog je vois des SP Michel Lafon ou Belfond que je n’ai pas choisi non plus et ensuite je regrette ahah ! Mais c’est cool, on se fait découvrir des choses ❤
Malgré ton avis, je ne pense pas m’arrêter sur ce titre.
Dommage, mais je comprend,ce n’est pas pour tout le monde 😉
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