L’exil d’Ovide de Salim Bachi

Bonjour à tous !

J’adore les éditions JC Lattès pour leur littérature venue des quatre coins du monde, comme récemment Dîner Secret, écrit par un auteur brésilien, que j’ai adoré. Pour le coup, Salim Bachi est un écrivain algérien, c’est ce qui m’a poussé vers ce livre. Malheureusement, je suis un peu déçue de ce roman qui n’en est pas un.

En l’an 8 après J.-C., Ovide est exilé par Auguste à Tomis, l’actuelle Constantza en Roumanie, au bord de la mer Noire. Il quitte Rome en emportant ses biens. Il se sait perdu… Il ne reviendra plus jamais parmi les siens. La tristesse et la solitude abrégeront sa vie. « J’ai l’impression en lisant Les Tristes et Les Pontiques qu’Ovide s’adresse à moi et, souvent, j’ai le désir de le consoler. Je souffre avec lui du même éloignement, de la même douleur maintenant que je suis seul en France. J’ai ressenti aussi cette même peine en Algérie comme si la patrie ne faisait rien à l’affaire. On peut ainsi être exilé deux fois, chez soi et chez les autres. » En évoquant, dans cette promenade littéraire, les raisons qui ont forcé Ovide à quitter Rome, l’auteur réfléchit à la condition de l’homme exilé et à celle de nombreux écrivains ballotés par l’Histoire. Sont ainsi esquissés les portraits sensibles de Stefan Zweig, Thomas Mann ou Fernando Pessoa, exilés emblématiques qui accompagnent l’écrivain dans sa quête d’un lieu où vivre et mourir.

J’ai terminé ce roman vendredi, et je dois dire que j’ai encore du mal à me positionner. Je trouve qu’écrire une chronique est assez difficile, puisque cela reviendra à écrire un avis sur la vie de Salim Bachi. Et celle qu’il dépeint ici est tout sauf joyeuse. Je ne me permettrais pas, et en même temps, j’ai envie de dire ce que j’en ai pensé. C’est une position délicate. D’un côté, j’ai trouvé cette introspection intéressante. Son point de vue d’exilé m’a touché, j’ai eu de la peine pour lui, notamment à cause de sa vie sentimentale, et de cette impression qu’il n’est chez lui nul part. Il a beaucoup voyagé, et aborde de nombreux moments de sa vie où il s’est retrouvé dans des pays différents, et comment il s’y est senti en faisant un parallèle avec de grands auteurs comme Ovide ou Zweig.

D’un autre côté, alors que c’est vraiment personnel, j’ai trouvé l’ensemble trop effleuré. C’est beaucoup en demander, que de demander à un homme de nous livrer une psychanalyse de son exil, je sais, ce qui n’est pas le cas. Par contre, surtout au niveau des auteurs abordés, j’aurai aimé en savoir plus. Aller plus en profondeur. Mais pour cela, ce livre est bien trop court. Cela se lit très vite, puisque l’on passe d’un chapitre à l’autre en un rien de temps, puisqu’ils ne font parfois qu’une seule page. Mais du coup, j’avais trop souvent l’impression qu’il manquait de la matière.

« L’esprit de l’exilé est du même acabit : tortueux, vallonné, sujet aux séismes dévastateurs. »

En réalité, je pense que je m’attendais surtout à autre chose. Je pensais lire une fiction sur Ovide, et c’est bien plus un mélange d’essai et d’autobiographie. Ce n’était simplement pas la bonne œuvre de Salim Bachi par laquelle commencer, ce que je regrette. Peut-être que je me laisserais tenter par d’autres de ses romans, puisque j’ai bien aimé sa plume. En effet, celle-ci est poétique et laisse un brin de mystère, malgré tout.

Avec L’exil d’Ovide, j’avais l’impression de survoler une belle œuvre de Salim Bachi, sans réussir à en saisir la beauté. Mon avis est donc assez mitigé, puisque j’aurai aimé plus de contenu et de profondeur. C’était simplement un mauvais choix de ma part, puisque je ne m’attendais pas du tout à une autobiographie avec un air d’essai, mais plutôt à une fiction.

Éditions Jean-Claude Lattès — Wikipédia

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Une réflexion sur “L’exil d’Ovide de Salim Bachi

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