La musique adoucit les mœurs de Marie-Hélène Fasquel et Thierry Erhart

Bonjour à tous !

Lorsque Marie m’a proposé de découvrir son nouveau recueil de nouvelles, j’étais enchantée ! Les nouvelles ne sont pas mon genre favoris, mais j’aime en découvrir de temps en temps. Et encore une fois, j’ai été très contente de me faire surprendre par le contenu de son ouvrage en collaboration Avec son époux !

Le berger perdu au fond des alpages sort de sa poche une flûte et rompt sa solitude par une tendre mélodie ; la maman entonne une douce comptine pour bercer son nouveau-né tant attendu ; des amis d’antan enfin réunis pleurent en chantant ensemble les airs nostalgiques de leur jeunesse ; des fans surexcités s’apaisent en communiant dans des messes dévolues au rock ; des choristes libérés d’un labeur frustrant mettent toute leur passion au service d’un chœur aux accents lyriques ; des chiens lâchement livrés à d’infâmes refuges cessent leurs aboiements aux premiers accords du divin Mozart ; et les vaches elles-mêmes font fi des quotas laitiers envoûtées par le pathétisme du grand Beethoven !!… Et si ce n’était pas si simple ?… Cités modernes, villages paisibles, pays étrangers, bars au comptoir crasseux, les lieux génèrent leurs angoisses propres et la musique y a son rôle, souvent méconnu, car les musiciens entendent bien plus qu’ils ne voient et le monde n’a pas – sans qu’ils en aient conscience – le même aspect pour eux que pour le commun des mortels, non qu’ils soient meilleurs ou plus lucides : ils sont seulement différents. A travers quelques portraits de musiciens, ce recueil de nouvelles raconte des histoires singulières où la musique entraîne des réactions imprévisibles, dues à des accoutumances, des addictions, des perturbations mentales, des névroses, façonnant un destin qui avance comme la mécanique bien huilée d’une symphonie. Rien n’est jamais simple dans l’univers des rythmes et des fréquences qui imprègnent les esprits, les déforment, les dévoient, jouent de la morale et font parfois chavirer des personnages banals vers une dramaturgie cruelle….

J’adore être surprise par des ouvrages. Je connais Marie-Hélène grâce à son livre L’élève au cœur de sa réussite, et je vous en disais que ce n’est pas un autre manuel condescendant comme on peut en trouver tant sur le marché. C’est une petite autobiographie d’une enseignante géniale qui propose plein d’idées modernes avec bienveillance et psychologie pour faire progresser ses élèves. Et qu’est ce que ça fait du bien ! Du coup je m’attendais à de la bienveillance, de la douceur, peut être des nouvelles feel-good ? Ha ! La bonne blague ! Plus d’une fois à la fin d’une nouvelle, je me retrouvais les yeux écarquillés à réfléchir à ce que je venais de lire. Parfois, j’étais prête à tomber a la renverse. Je ne m’attendais pas du tout à ces fins pour le moins… surprenantes. Je ne vous en dirais pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise, mais c’est vraiment drôle d’être prise de court à ce point.

Ce qui est assez incroyable, c’est que la musique est la thématique principale qui lie toute les nouvelles entre elles, mais il y a de nombreuses thématiques abordées ! L’addiction, l’infidélité, la croyance… je ne vais pas tous vous les faire mais ça a un côté très spirituel. Si on y ajoute les différentes chansons qui sont associées à chaque début de nouvelle, c’est encore plus mystique ! J’aimais beaucoup cela, j’écoutais à chaque fois le morceau associé au texte et cela lui donnait un quelque chose en plus. C’était intéressant, cela permettais un peu de voir à quel rythme, à quelle dynamique les auteur.e.s associent leur écrit. Alors que parfois j’aurai commencé lentement dans ma tête, une musique très rythmée commençait et du coup le texte suivait, par exemple. C’est un procédé que je trouve chouette parce qu’il diversifie vraiment la lecture. Je connaissais quelques morceaux, les classiques en fait du à mon apprentissage à la médiathèque Olympe de Gouges de Strasbourg dans la section musique, mais j’en ai aussi découvert d’autre comme par exemple le dernier morceau issu de la culture arabe et que j’ai beaucoup apprécié durant la lecture !

Il y a comme un air de nostalgie dans les différentes nouvelles, notamment celle qui nous parle de l’âge, du vieillissement mais qui ne nous empêche pas de prendre en considération le monde qui nous entoure. Si je devais choisir ma nouvelle préférée du recueil, ce serait La passion selon Mathieu. Je crois que c’est le basculement en une ligne, puis la fin brutale qui me fait dire ça, parce qu’elle me faisait vraiment froid dans le dos. Et en même temps, j’ai éclaté de rire. Bref, ce mélange d’émotions, j’ai adoré !

En voici un ouvrage surprenant, sombre et drôle à la froid, qui suscite de nombreuses émotions contradictoires. J’ai passé un excellent moment de lecture, quoi que court, mais chouette !

Vous pouvez retrouver l’ouvrage sur Amazon

Et vous pouvez suivre les auteur.e.s sur leur page facebook !

8 réflexions sur “La musique adoucit les mœurs de Marie-Hélène Fasquel et Thierry Erhart

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