Journal d’un vampire en pyjama de Mathias Malzieu

Bonjour à tous !

Ma copinaute Mélusine du blog Carnet Parisien m’a entraîné rencontrer cet auteur à Paris Livre, ce qui m’a permis de découvrir une personne drôle et charmante. Je ne connaissais Malzieu que de nom, et je trouve que pour découvrir cet auteur, cette autobiographie est certainement parfaite.

« Me faire sauver la vie est l’aventure la plus extraordinaire que j’aie jamais vécue. »

Je ne peux que commencer par dire que ce livre m’a bouleversé. Je ne connais ni Malzieu, ni sa musique, ni son oeuvre littéraire, et je n’ai pas vu son film. Rien de rien. J’y suis allée comme ça, à l’aveugle. Et j’ai découvert l’homme, malade, vulnérable. J’ai découvert l’homme qui espère, l’homme qui rassure son entourage, l’homme qui tente par tous les moyens de ne pas se décourager. J’ai découvert l’artiste, par ses mots, par l’univers qu’il décrit, de son point de vue. J’ai découvert Dame Oclès, qui garde son épée pointée vers lui tout au long de son combat. Et je crois que je me suis un peu redécouverte moi-même, face à tout ça.

C’est un journal au sens propre du terme. Le temps passe, daté, la maladie s’installe, puis repars. On pourrait s’arrêter là, sauf que non. C’est bien plus. C’est un jeu de mots. Mais pas un jeu de vie. On sent l’incertitude de l’auteur face à ses chances de survie et face à son avenir. Il est vulnérable et fort à la fois. Et il communique tout cela par ce journal. On ressent vraiment que Malzieu est un auteur-compositeur. Il réinvente le français, il réinvente les mots, les adapte, mais ne les malmène jamais. J’ai aussi redécouvert ma langue maternelle grâce à lui, et tout ce qu’elle dit, finalement.

Il n’est juste pas possible ni imaginable de juger du contenu de ce roman, mais je ne pouvais que ressentir la libération de Malzieu de coucher sur papier ce qu’il à vécu, pour ne pas oublier, et pour partager. Par contre, je juge excellente la qualité d’écriture de l’auteur qui se dresse derrière son vécu. C’est poétique, et tellement bien décrit. J’ai aussi découvert une maladie que je ne connais pas du tout, et cette autobiographie me donne envie de dépasser ma peur des seringues et de la douleur (douillette que je suis) et d’aller donner mon sang deux fois par an au moins. Une fois cette étape passée, on verra pour la moelle osseuse, mais c’est tellement important. Je ne savais pas non plus qu’il était possible de faire don du cordon ombilicale, mais lorsque je mettrai au monde mon bébé, je donnerai, j’y tiens. Il le faut, cela sauve des vies.

J’ai redécouvert l’humain, j’ai découvert une maladie, mais j’ai surtout rencontré un homme, un auteur, un artiste. Une personne qui m’a ouvert les yeux sur ce qu’est la souffrance, mais aussi comment je peux, moi, en tant que mini-humain, à mon échelle, peut-être sauver des vies. Tous les livres de Malzieu sont désormais dans ma Wish-List, parce qu’au delà de l’autobiographie, il y a l’artiste qui manie les mots à la perfection, poétiquement. A lire absolument.