Banana Girl : Jaune à l’extérieur, blanche à l’intérieur de Kei Lam

Bonjour à tous !

Cela faisait longtemps que je ne vous avais plus parlé de littérature graphique. C’est mon amie Mélusine du blog Carnet Parisien qui m’en donne l’occasion, puisqu’elle m’a offert ce roman graphique lorsque je suis allée lui rendre visite ce week-end. Et j’ai beaucoup aimé !

Kei a grandi en France, partagée entre deux cultures : les dim sum et le camembert, la fête de la Lune et l’Épiphanie, le baume du tigre et l’eau bénite… La vie n’est pas toujours simple pour une petite Chinoise à Paris, mais peu à peu elle se forge une identité faite de ces références multiples. Aujourd’hui, Kei revendique son métissage culturel et assume joyeusement l’étiquette de banane, jaune à l’extérieur et blanche à l’intérieur…

J’aime énormément les livres qui parlent d’insertion culturelle. C’est un thème intemporel et universel, et d’une certaine facon, nous pouvons tous nous y identifier, si ce n’est pas nous même, du moins pour des parents ou des connaissances. Et je trouve qu’en ce moment, ce genre de romans, qu’ils soient écrits ou graphiques, sont de bonnes piqures de rappels, afin que l’on se souvienne que des personnes immigrées sont aussi humaines, et que l’adaptation au pays d’accueil n’est pas toujours naturelle. Pour le coup, Kei Lam nous raconte son histoire ainsi que celle de ses parents. Nous avons le point de vue d’une petite fille de 6 ans, qui arrive à Paris sans parler un mot de francais, ce qui rend l’ensemble encore plus humain.

Image associée

Si Kei est arrivée est France, c’est grâce à son père qui rêvait de devenir artiste, au point de s’immaginer un musée à son nom. Il est donc arrivé à Paris à la recherche du rêve francais, à peindre des portraits de touristes devant Beaubourg, à rentrer avec les doigts gelés en hiver, déménageant de chambre de bonne en studio avec sa femme et sa fille. Je me demande ce qu’ils sont devenus par la suite, comment son père s’en est sorti financièrement, si c’est le cas, mais cela aurait été encore plus personnel et je peux comprendre que l’auteure n’ait pas voulu entrer dans le détail au sujet du présent. D’une certaine facon, c’est une vie que je m’imagine très difficile, et pourtant le dessin et le ton sont frais et ludiques, et même très agréables, comme si tout cela était une grande aventure.

Image associée

C’est surtout le choc des cultures qui m’a frappé ici. Notamment lorsqu’elle nous parle de la nourriture, comme le fromage, pour cette enfant qui tente de ramener le gruyère chez elle, alors qu’il fond dans sa poche. Ou le Roquefort, bien francais ! Alors que sa mère continue de cuisiner des plats chinois. Et surtout lorsqu’elle nous parle de la Revolution Culturelle de Mao, quand ses parents ont du travaillés dans les rizières et dans les champs, dés 18 ans. C’est à chaque fois assez court, mais suffisamment abordé pour gagner notre intêret. Et le tout est appuyé de dessins, parfois en noir et blanc, et parfois en couleur. Ceux en couleur sont particulièrement beaux, à mon goût.

Résultat de recherche d'images pour "banana girl kei lam"

J’ai énormément apprécié ce roman graphique sur l’insertion culturelle d’une famille chinsoire en France. De nombreux thèmes sont abordés, mais avec légereté et rapidité, comme si cela était une grande aventure, accompagné de jolies illustrations qui complètent bien les propos de l’auteure. A découvrir !

7 réflexions sur “Banana Girl : Jaune à l’extérieur, blanche à l’intérieur de Kei Lam

  1. Pingback: C’est lundi, que lisez-vous ? #34 | Sorbet-Kiwi

  2. Je suis contente qu’il t’ait plu ! 🙂 Moi, il m’a un peu déçue, je m’attendais à autre chose. J’ai trouvé que les thèmes abordés étaient survolés, simplement décrits, ça manquait de profondeur à mes yeux.

  3. Pingback: IMM #134 : 7 au 13 Août 2017 | Sorbet-Kiwi

  4. Pingback: Maus, l’intégrale, d’Art Spiegelman | Sorbet-Kiwi

Et si vous nous donniez votre avis ?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.