Maus, l’intégrale, d’Art Spiegelman

Bonjour à tous !

Je fais une entorse à ce mois au féminin pour vous parler du roman graphique auto-biographique, Maus, qui m’attendait depuis bien trop longtemps dans ma PAL. Un récit émouvant sur un homme juif pendant la Seconde Guerre Mondiale, mais aussi sur sa relation avec son fils 30 ans plus tard.

Maus est une bande dessinée d’Art Spiegelman. Elle raconte, à travers le dialogue de l’auteur et de son père, juif polonais, survivant des ghettos et d’Auschwitz, l’histoire des persécutions nazies, depuis les premières mesures anti-juives jusqu’à l’effondrement du Troisième Reich et l’immédiat après-guerre.

Ce roman graphique attendait depuis des années dans ma PAL. Je l’avais déjà commencé une première fois, mais ce n’était pas le bon moment. Dans ma phase de lectures engagées, dans laquelle je suis en ce moment, je me suis dis que ce moment-là était enfin arrivé. Je l’ai sortie de ma PAL, et je l’ai lu quasiment d’une traite, en faisant une pause au milieu, pour aussi bien intégrer ce que je lisais. Ce livre n’est pas un grand classique et n’a pas gagné plusieurs prix pour rien. Il est émouvant et très prenant, tout en étant équilibré.

Cela peut sembler étrange, dit ainsi, mais c’est vraiment l’impression que j’ai eu. Il y a deux facettes à cette lecture. D’un côté, Art raconte l’histoire de son père, Vladek, lors de la Seconde Guerre Mondiale. L’Histoire, tout le monde la connait, évidemment. Mais en même temps, chaque récit a sa singularité, et chaque personne l’a vécu différemment. On peut l’entendre autant de fois que possible, on ne s’habitue pas. L’histoire de Vladek en est une parmi tant d’autres, pourrait-on dire, mais c’est la sienne, celle de sa famille, de sa femme, de ses femmes, en fait, celle de ses fils. Ils se sont construits là-dessus, et on ne peut pas l’ignorer.

Mais Maus, c’est aussi un récit familial. Une biographie, mais aussi une auto-biographie. J’ai trouvé la deuxième partie, celle où Artie prend plus de place en tant que fils qu’en tant que dessinateur, encore plus touchante. Comment raconter son père ? Comment ne pas alimenter les clichés ? Comment se raconter, sans se sentir coupable ? Coupable d’être vivant, coupable de prendre la parole là où l’on ne se sent pas légitime, coupable de ne pas avoir envie de porter le poids de son père tout en voulant l’aimer et chérir sa mémoire. Il y a tant de subtilités dans ce récit, sous cette plume mais aussi sous ce coup de crayon, que je l’ai terminé avec une petite larme qui perlait au coin de mon oeil, d’émotion, mais surtout de tendresse pour ce père et ce fils, qui s’aimaient si forts, alors qu’ils étaient si différents.

Maus est sans conteste un de ces incontournables que l’on garde bien précieusement dans sa bibliothèque, que l’on transmet, aussi. Un récit d’une richesse incroyable, tant historique que familial. D’une beauté et d’une émotion tout en subtilités. A découvrir absolument.

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