L’Héritière de Jeanne-A Debats

Bonjour à tous !

J’avais une très grande panne livresque. Je me suis donc dit que l’appétit vient en mangeant, ce doit être pareil pour la lecture. Eh bien, du moment où je me suis replongée dans ma nouveauté du mois d’octobre, je ne l’ai plus lâché jusque tard dans la nuit, jusqu’à ce que je l’ai terminé en fait. Passionnant, surprenant et innovant en urban fantasy, ce roman est un bijou qui frôle le coup de cœur.

« Je m’appelle Agnès Cleyre et je suis orpheline. De ma mère sorcière, j’ai hérité du don de voir les fantômes. Plutôt une malédiction qui m’a obligée à vivre recluse, à l’abri de la violence des sentiments des morts. Mais depuis le jour où mon oncle notaire m’a prise sous son aile, ma vie a changé. Contrairement aux apparences, le quotidien de l’étude qu’il dirige n’est pas de tout repos : vampires, loups-garous, sirènes… A croire que tout l’Alter Monde a une succession à gérer ! Moi qui voulais de l’action, je ne suis pas déçue… Et le beau Navarre n’y est peut-être pas étranger. »

Ce roman était donc ma nouveauté du mois d’octobre. A-t-il satisfait mes attentes de base ? Totalement. Je ne connaissais pas les éditions ActuSF avant de lire l’Héritière, et je ne regrette pas mon choix. Il semblerait que Jeanne-A Debats soit une auteure à valeur sûr, et l’édition lui rend honneur. Pour 18€, on a une histoire qui tient la route, étonnante et fluide. J’ai hâte de lire la suite. Je ne reste pas sur ma fin, elle conclue très bien l’histoire tout en suggérant une suite possible, mais si on décidait de ne pas la lire, cela ne poserait pas de problèmes non plus.

Les personnages sont très attachants, et mine de rien je faisais vite abstraction de leur vraie nature. Agnès, qui a Don important et mais relativement incontrôlé, est la protagoniste principale de l’histoire, et découvre tout cet AlterMonde en même temps que nous. Elle est attachante, faible mais forte à la foi, elle a le caractère d’une femme contemporaine face à certains vampires… vieux-jeux. En même temps, face à un Géraud né au XIIIe siècle, il est difficile de faire le poids. Tous l’entourage d’Agnès, qui se compose donc des 3 membres de l’Etude, devient un peu notre famille par substitution, et c’est chouette.

Je vais revenir sur le côté surprenant et logique de cette histoire. Surprenant, parce qu’on sort du schéma habituel Loup-garou VS vampire. Il y est, mais sort du lot. Et surtout, ils ne sont pas seuls ! Si on part du principe que ces deux espèces existent, alors on peut également imaginer l’existence de sorcières (que l’on voit tout de même assez régulièrement) mais aussi de sirènes en capacités de se mouvoir comme des humains, et de spectres. Sans compter la logique dans laquelle s’insère tout ce groupe d’individus de l’AlterMonde. Paris est grand, mais comme s’y intègre des personnages qui se transforment en loup, ou des éternels ?

On en arrive au point que j’ai le plus apprécié. La « politique » de tout ce petit monde. A travers l’Etude notariale de l’oncle Géraud, on peut tout apprendre sur ce beau petit monde. Comment chaque arrondissement de Paris appartient à un Cénacle de vampires ou à une Meute en particulière, comment tous s’organisent, comment des partis politiques sont mis en place. C’est vraiment intéressant comme point du vue. Plus intéressant qu’une famille de vampires qui vit dans la forêt comme des brigands et qui attend que le temps passe… Non, je ne vise aucune série en particulier !

Je n’en ressors pas en sautant de joie parce qu’il est trop bien, ni en larmes parce qu’il est déjà terminé, mais il est vraiment excellent. Je mettrais la minuscule touche d’enthousiasme finale manquante sur ma panne livresque, qui est survenue en plein milieu de la lecture. Mais je vous le conseil si vous en avez marre de lire toujours les mêmes histoires dans ce genre là, et que vous avez envie de vous laisser surprendre. Et puis Jeanne-A Debat reste une des premières auteures française à nous livrer de la bit-lit parisienne. Rien que pour cela, ça vaut le coup.