IMM #2020-11 : 1er au 7 juin 2020

Bonjour à tous et bienvenue pour l’IMM de cette semaine !

In My Mailbox a été mis en place par Kristi du blog The Story Siren et repris par le site Lire ou Mourir. Il s’agit de vous présenter toutes les acquisitions de la semaine passée, qui prennent place dans notre PAL.

Cette semaine, j’ai reçu un électrochoc de la part du monde dans lequel nous vivons et de notre société. J’en ai plus que marre qu’il soit possible de défendre le racisme, et encore plus que ce soit possible publiquement, mais en tant que blanche, il m’est parfois difficile de trouver les bons arguments pour contrer tout en me sentant légitime de le faire. Eh bien, je dis stop, et je vais m’éduquer ! Je ne comprendrais jamais la douleur des personnes racisées, mais je peux entendre, au même titre que mon mari entend et défend le féminisme. Voilà, je pars m’instruire ! Et sinon, allez regarder le documentaire de Ava DuVerney qui s’intitule « Le 13e ». C’est dispo sur Netflix normalement, mais en ce moment c’est aussi gratuit sur YouTube !

Un billet d’avion pour l’Afrique – Maya Angelou

En 1962, Maya Angelou, de passage à Accra avec son fils, tente l’expérience du « retour » en Afrique. À l’époque, le Ghana, dirigé par Kwame Nkrumah, lutte pour l’émancipation du continent noir et fait figure de « terre promise » aux yeux des Noirs américains en quête de leurs racines. L’expérience se révèle difficile pour bien des membres de la diaspora, incapables de communiquer avec les Ghanéens et blessés par l’indifférence ou la méfiance que ceux-ci leur témoignent. Maya, qui trouve un emploi et apprend le fanti, rencontre notamment Malcolm X, Muhammad Ali et W.E.B. Du Bois pendant son séjour. En 1964, plus combative que jamais, elle prendra un billet d’avion pour l’Amérique.

Mom and Me and Mom (Lady B) – Maya Angelou

Maya Angelou a raconté son extraordinaire vie dans de nombreuses autobiographies, qui ont remporté un vif succès. Aujourd’hui, elle en partage enfin l’aspect le plus intime : sa relation avec sa mère.

Pour la première fois, Maya Angelou révèle les joies et les difficultés qu’elle a connues du fait d’être la fille de Vivian Baxter, une femme d’une détermination à toute épreuve dont la petite taille donnait la fausse impression d’une présence plus grande que nature – une présence absente durant presque toute l’enfance de sa fille. Quand son mariage commença à battre de l’aile, Vivian, qui habitait en Californie, envoya Maya, alors âgée de trois ans, et son frère aîné vivre chez leur grand-mère à Stamps, en Arkansas. Pendant de longues années, Maya vécut avec le sentiment d’avoir été abandonnée, mais ses retrouvailles avec sa mère, dix plus ans plus tard, marquèrent le début d’une histoire encore jamais racontée. Dans Lady B, Angelou relate avec beaucoup d’émotion le long cheminement menant à leur réconciliation, révélant les moments profondément troublants qui firent évoluer les sentiments d’amour et de respect entre elles.

Lady B explore la façon dont, au fil des ans, s’est opérée la guérison et développé l’amour entre les deux femmes, amour qui permit à Maya Angelou de se hisser hors d’abîmes insondables pour atteindre des sommets insoupçonnés.

La vie sans fards – Maryse Condé

a Vie sans fards répond à une double ambition. D abord je me suis toujours demandé pourquoi toute tentative de se raconter aboutissait à un fatras de demi-vérités. Trop souvent les autobiographies et les mémoires deviennent des constructions de fantaisie. Il semble que l être humain soit tellement désireux de se peindre une existence différente de celle qu il a vécue, qu il l embellit, souvent malgré lui. Il faut donc considérer La Vie sans fards comme une tentative de parler vrai, de rejeter les mythes et les idéalisations flatteuses et faciles.
C est aussi une tentative de décrire la naissance d une vocation mystérieuse qui est celle de l écrivain. Est-ce vraiment un métier ? Y gagne-t-on sa vie ? Pourquoi inventer des existences, pourquoi inventer des personnages sans rapport direct avec la réalité ? Une existence ne pèse-t-elle pas d un poids déjà trop lourd sur les épaules de celui ou celle qui la subit ?
La Vie sans fards est peut-être le plus universel de mes livres. J emploie ce mot universel à dessein bien qu il déplaise fortement à certains. En dépit du contexte très précis et des références locales, il ne s agit pas seulement d une Guadeloupéenne tentant de découvrir son identité en Afrique ou de la naissance longue et douloureuse d une vocation d écrivain chez un être apparemment peu disposé à le devenir. Il s agit d abord et avant tout d une femme cherchant le bonheur, cherchant le compagnon idéal et aux prises avec les difficultés de la vie. Elle est confrontée à ce choix capital et toujours actuel : être mère ou exister pour soi seule.
Je pense que La Vie sans fards est surtout la réflexion d un être humain cherchant à se réaliser pleinement. Mon premier roman s intitulait En attendant le bonheur : Heremakhonon, ce livre affirme : il finira par arriver.

Le triangle et l’Hexagone : Réflexions sur une identité noire – Maboula Soumahoro

Le Triangle et l’Hexagone est un ouvrage hybride : le récit autobiographique d’une chercheuse. Au gré de multiples va-et-vient, l’autrice converse avec la grande et les petites histoires, mais également avec la tradition intellectuelle, artistique et politique de la diaspora noire/africaine. Quels sens et significations donner au corps, à l’histoire, aux arts, à la politique ?
À travers une écriture lumineuse, Maboula Soumahoro pose son regard sur sa vie, ses pérégrinations transatlantiques entre la Côte d’Ivoire des origines, la France et les États-Unis, et ses expériences les plus révélatrices afin de réfléchir à son identité de femme noire en ce début de XXIe siècle. Ce parcours, quelque peu atypique, se déploie également dans la narration d’une transfuge de classe, le récit d’une ascension sociale juchée d’embûches et d’obstacles à surmonter au sein de l’université.
Cette expérience individuelle fait écho à l’expérience collective, en mettant en lumière la banalité du racisme aujourd’hui en France, dans les domaines personnel, professionnel, intellectuel et médiatique. La violence surgit à chaque étape. Elle est parfois explicite. D’autres fois, elle se fait plus insidieuse. Alors, comment la dire ? Comment se dire ?

La prison est-elle obsolète – Angela Davis

Comment et pourquoi plus de deux millions d’américains sont aujourd’hui derrière les barreaux ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui conduisent à criminaliser les communautés de couleur et à désaffilier politiquement de larges franges d’électeurs dans les minorités ? « Dans cet essai brillant et parfaitement documenté, Angela Davis pulvérise les soubassements racistes et sexistes du système carcéral américain. Elle n’appelle pas seulement à réformer la prison, mais, radicalement, à ouvrir de nouveaux terrains pour la justice. » Cynthia McKinney

Peau noire, masques blancs – Frantz Fanon

La décolonisation faite, cet essai de compréhension du rapport Noir-Blanc a gardé toute sa valeur prophétique : car le racisme, malgré les horreurs dont il a affligé le monde, reste un problème d’avenir. Il est ici abordé et combattu de front, avec toutes les ressources des sciences de l’homme et avec la passion de celui qui allait devenir un maître à penser pour beaucoup d’intellectuels du tiers monde.

 Et vous ? Qu’avez-vous acheté ou reçu cette semaine ?

3 réflexions sur “IMM #2020-11 : 1er au 7 juin 2020

  1. Merci pour ce bel article plein d’humanité. Ca fait plaisir à lire en ce moment!
    J’ai rencontré plusieurs personnes noires, toutes très sympathiques…

    • Je suis entièrement d’accord avec toi ! 😘 je pense aussi qu’on ne peut pas se permettre de tout dire, surtout qu’il est difficile d’avoir tous les éléments en main. Donc il faut aller les chercher, et assimiler des connaissances qui ne nous tombent pas dans le bec 😊

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