Celui d’après de Jessica Cymerman

Bonjour à tous !

Dans le cadre de mon aventure en tant que Lectrice Charleston, j’ai eu la joie de découvrir ce bouquin complètement fou ! Quelle histoire hors du commun. Merci aux éditions Charleston pour cette lecture, et de nous avoir accordé le choix du titre !

Jean et Anna, c’est le couple que tout le monde envie. Jeunes, beaux, follement amoureux, tout leur réussit. Le mariage est prévu, la route est tracée. Mais Jean meurt dans un accident. La vie de la jeune femme s’effondre. Les mois passent, le deuil se fait, petit à petit. Alors Anna décide qu’il faut qu’elle aille de l’avant. Et elle veut trouver l’homme parfait. Mais l’homme parfait, c’était Jean, et Jean, elle l’a perdu. Alors elle se met en tête de trouver son parfait sosie. Et quand elle rencontre Frédéric, sa vie va changer…

Je crois que je vais me répéter, mais ce roman, c’est de la folie. L’auteure doit avoir une imagination débordante pour nous proposer un texte pareil. Je vais tenter de m’expliquer. Anna est une jeune femme en plein deuil. Nous la rencontrons à 17 ans, alors qu’elle tombe amoureuse, pour la vie, de Jean, son Jean, celui que personne ne pourra jamais remplacer. Pendant quelques pages, c’est une histoire douce et tendre, peut-être même un peu distante à cause de la rapidité du récit, mais c’est leur histoire d’amour. Puis c’est le drame. On peut le dire, Jean décède. Et c’est là que le récit d’Anna va débuter. Dans son deuil. Comment peut-on d’abord seulement songer à se reconstruire ? Combien de temps passe avant que ce soit possible ? Et en fait, la question centrale est là : quels stratagèmes va trouver celui qui reste, bien vivant, en chair et en os, pour retrouver le chemin du bonheur, sans l’autre ?

Voilà que débute la folie. Anna va en chercher des techniques de reconstruction, mais cette jeune femme m’a tellement surprise ! Chacun est différent, et chacun vit la perte d’un être cher différemment, je ne trouvais donc pas cette histoire irréaliste du tout, mais hallucinante tout de même. Selon moi, ce n’est même pas une histoire drôle, c’est un récit très bien dosé. Entre le désespoir, la tristesse, la colère, l’humour, le cynisme, et même la joie, j’y ai trouvé un peu de tout. Ce qui rend ce roman surtout très humain, en fait. D’autant plus qu’il ne fait pas 200 pages, il faut être capable de transmettre tout cela en si peu de mots ! Mais disons qu’Anna ne cherche pas à affronter la situation comme le conseillerait un psychologue…

L’histoire d’Anna est donc une histoire de deuil, mais aussi de comment la vie trouve toujours son chemin vers nos cœurs. Cliché, vous allez me dire, peut-être, mais ce livre est tout sauf cela ! On ne s’attend à rien, sauf peut-être à la fin, je dois l’avouer. J’aurai aimé être un petit peu plus surprise sur le final, ou que ce soit encore un peu plus approfondie, malgré tout. J’aurai en fait apprécié que le caractère et l’histoire de Fred soit plus développé. Mais cette légèreté qui émane, alors que le sujet tend plutôt vers l’opposé, m’a séduite et classe ce livre dans la partie « Profond mais sans prise de tête » de ma bibliothèque.

Je me suis retrouvée embarquée dans l’histoire d’Anna, qui est triste et loufoque à la fois. Elle a su me séduire par son caractère un peu fou, désordonné, irrationnel, qui colle si bien au sujet du deuil, sans jamais tomber dans la lourdeur. A l’inverse, à part la jeune femme, je n’ai pas toujours trouvé le chemin vers le cœur des autres personnages, que j’aurai pourtant aimé apprendre à connaître d’avantage.