Bonjour à tous !
C’est grâce à cette lecture très intéressante que je termine le challenge Petit Voyage en Extrême-Orient. J’ai eu du mal a commencer cette lecture, que j’avais reposé un certain temps, mais une fois que l’on passe le premier moment difficile, elle se lit d’une traite tant on est happé par cette culture fascinante.
Adieu au Lac Mère est le récit d’une enfance extraordinaire dans une société hors du commun. Cette enfance est celle de Yang Erche Namu, célèbre chanteuse et mannequin chinoise qui vit aujourd’hui entre Pékin, Rome et San Francisco. Namu est née en 1966 chez les Moso, une société matrilinéaire des montagnes du Yunnan, à la frontière sino-tibétaine, à 2700 mètres d’altitude. Les Chinois appellent le pays Moso « le Pays des Filles », car chez les Moso, les femmes sont chefs de familles. Les Moso ont rejeté le mariage. Les unions sexuelles sont temporaires et les enfants appartiennent d’office à la famille maternelle. La société Moso exige la tolérance, le respect d’autrui et l’aide collective. Adieu au Lac Mère narre les seize premières années de la vie de Namu, sa relation douloureuse avec sa mère, ses désirs de voyage et d’évasion, son ambition de voir le monde et l’aboutissement de ses rêves lorsqu’elle réussit un concours de chant et intègre l’Académie de musique de Shanghaï. Le récit de l’apprentissage de Namu est à la fois plein de drame, d’étrangeté et de beauté. À travers les yeux d’une enfant puis d’une adolescente fougueuse, on pénètre dans les alcôves où luisent au coin du feu les visages tannés, on goûte au thé au beurre de yack, et on s’enivre de l’air des montagnes. On découvre comment s’y déclinent les thèmes universels, tel l’amour entre mère et fille, le conflit entre l’individu et la société. On éprouve les bouleversements sans précédent que sont aussi bien l’intrusion de la révolution chinoise dans cette société millénaire aussi bien que l’éveil à la liberté d’une jeune fille au destin exceptionnel.
Le résumé est un peu long, mais il dit tout ce qu’il y a savoir. On découvre grâce au récit de Namu une société qui semble impossible à nos yeux. En effet, la mère est cheffe de famille, et le père a un droit de visite, mais doit toujours retourner dans sa propre famille maternelle. De quoi bousculer notre vision du monde, pusique cela fonctionne. Les Moso, dont je ne connaissais pas l’existence avant la lecture de cette autobiographie, sont un peuple remarquable. Tout est équilibre, chacun y trouve son compte, et personne n’est laissé de côté, que ce soit femme, homme, mère, père, oncle, enfants…
Le respect est la base de tout dans cette culture. Il est très mal vu de se disputer, que ce soit verbalement ou physiquement. Personne n’a d’autorité sur d’autres personnes, sauf peut-être les Lamas, qui sont supérieurs d’un point de vue spirituel. Il y a uniquement une autorité parentale dans le cadre de l’éducation des enfants. On doit plus de respect aux gens plus âgés, comme partout, car l’âge amène la sagesse. Au fil des pages, surtout les premières, j’étais éblouie par leur facon de vivre. Mais il y a aussi des désavantages, évidemment.
On se rend compte des désavantages par le biais de Namu, lorsqu’elle se met à découvrir le Monde grâce au chant. Elle a déjà une âme de rebelle, puisqu’elle décide de ne jamais répondre aux avances des hommes de son village, alors que sa mère souhaite devenir grand-mère. Personne ne peut l’y forcer, mais elle est un cas assez rare d’une jeune fille qui ne veut pas procréer. Lorsqu’elle découvre ce qu’il y a au-delà de ses collines, qu’elle se rend compte à quel point elle était pauvre materiellement, mais aussi intellectuellement, c’est un choc pour elle. Découvrir, pendant quelques semaines, cela va bousculer sa vie, va la pousser a rejeter tout ce qu’elle a toujours connu. Ce processus est ce qu’il y a de plus intéressant dans ce roman à mon sens, mais tout le reste est absolument passionant aussi.
Yang Erche Namu
Je conseille cette autobiographie à toute personne intéressée par le monde, par d’autres cultures, mais également par le féminisme. Elle nous apprend énormément de choses sur ce peuple que sont les Moso, sur tout ce qu’ils sont prêts à accepter, mais surtout ce qu’ils n’acceptent pas, c’est-à-dire peu de chose. J’ai adoré découvrir l’histoire de Namu et m’immerger dans l’histoire d’un peuple qui est loin de tout ce que je connais.
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